Bilan après 6 mois de recensement des accidents du travail [1er semestre 2021]

Recensement des accidents du travail sur le 1er semestre 2021 : 163 accidents mortels dont 41 ouvriers du BTP, 28 chauffeurs routiers, 18 agriculteurs et ouvriers agricoles, 13 ouvriers de l’industrie, 9 marins et marins-pêcheurs, 8 bucherons/élagueurs, 6 livreurs de repas, 5 militaires, 3 pompiers, 2 policiers…

Ce bilan n’est bien évidemment pas exhaustif. Il ne comporte que les accidents recensés à travers la PQR en ligne.

2 réflexions sur “Bilan après 6 mois de recensement des accidents du travail [1er semestre 2021]

  1. Bonjour
    Avez-vous eu connaissance d’un accident du travail mortel survenu le samedi 23 octobre 2021 à Pleurtuit en Ille-et-Vilaine. Un jeune Turc de 28 ans qui devait se marier le lendemain. Tragique coïncidence, le samedi suivant, Eric Zemmour venait cracher son venin dans une salle à deux pas du lieu de l’accident. Une partie de la manifestation est allée déposé une pancarte et quelques fleurs pour rappeler que ces » étrangers » ou traiter comme tels, de tous temps ont risqué et quelquefois perdu la vie pour construire toutes les infrastructures de ce pays.
    Je viens d’écouter votre témoignage sur France-culture. Bravo pour votre engagement. L’indifférence de la presse est une preuve supplémentaire, comme pour les morts suite aux violences policières que toutes les morts donc toutes les vies ne se valent pas malgré la devise de cette république !

  2. Bonjour,
    Les accidents du travail, voila un sujet délicat. Il est intéressant de prendre en compte la prise de conscience des risques, en disant cela je ne parle pas que de l’individu qui est confronté au danger quitte à y laisser sa peau, mais à toute la chaine hiérarchique est administrative. Il est en effet intéressant de voir comment sont traité les coûts d’un accident, en théorie le coûts de l’accident est supporté par l’entreprise … mais toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne, notamment les entreprises du BTP, le sujet est intéressant à creuser car elles ne supporteraient pas le coût réel d’un accident, et ces entreprises pourraient être un peut laxistes coté sécurité (je ne catégorise pas ces entreprises comme dangereuses, ni je ne les mets toutes dans le même panier, j’ai constaté certaines entreprises du BTP comme exemplaires).
    Ce qui m’intéresse, pour avoir travaillé dans le milieu de la prévention, c’est d’une part l’énergie dépensée auprès des salariés pour que la prise de conscience, que l’état d’esprit « sécurité » soient intégré dans les gènes des travailleurs, qu’il y ai un esprit d’équipe et de prévention … mais cela n’est possible qu’avec une démarche pleinement assumée et volontariste par toute la hiérarchie, en utilisant des indicateurs, bref en conduisant une vraie politique de prévention et sécurité. Cette démarche ne peut se réaliser que sur des entreprises ayant une certaine importance, il y a un coût (temps et argent pour mener à bien ces politiques). La ou cela devient intéressant c’est quand on passe outre l’aspect sécurité matériel (port des EPI …) et que l’on s’intéresse au facteur humain …. la ça devient très complexe, je doute que tout le monde est pleinement conscience du facteur humain. Il faut parfois regarder un accident sous un angle différent ou quelques soient les règles de sécurité appliquées, ces dernières n’ont pas suffit à éviter le drame, un arbre des causes ne peut suffire à expliquer les événements ou du moins pas pleinement parfois, et peut on s’en contenter ? n’y a t il pas eu des défaillances humaines (de toutes sortes, des soucis familiaux, des problèmes relationnels extérieurs ou internes à l’entreprises, … ). Traiter un accident sous cet angle n’est en aucun cas un tribunal pour juger et trouver des coupables, c’est une réflexion qui se porte au delà des faits propre à l’accident, c’est une démarche pouvant apparaitre difficile et ne pouvant se faire sans y être préparé.
    Ce que je viens d’expliquer, je l’ai vécu, en toute transparence.
    Dans ma vie de tous les jours, ce long apprentissage des méthodes dont on « fait » la sécurité me servent en permanence. Quand je croise un chantier, notamment quand il y a des échafaudages, je suis sidéré du non respect des règles élémentaires et de la non conformité du matériel. J’en parle aux intervenants, les réponses sont souvent très classiques (ça fait XX années que je monte des échafaudages et j’ai jamais eu d’accident, on m’a dit de faire comme ça, si on applique les règles ça coute trop cher, on en a pas pour longtemps donc on fait le minimum …) et sans parler des travaux en hauteur ….
    Tout ça pour dire que non, les accidents de travail ne sont JAMAIS une fatalité. Qu’il faut mettre les moyens nécessaires pour être efficace et qu’il faut travailler tous ensembles dans le même esprit (je suis sûrement idéaliste en disant ceci).
    Chaque fois que je lis un fait divers sur un accident du travail, j’en ai mal au ventre et je repense à mes collègues qui y sont restés … et cela n’aurait pas du arriver !

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