Reconnaissance de la Palestine : un discours pour François Hollande

La nuit dernière, une bombe est tombée toutes les cinq minutes sur Gaza. Le regain de la violence au Proche-Orient laisse à nouveau présager des heures bien sombres pour la population palestinienne comme pour celle de la région toute entière. C’est dans ce contexte douloureux, que le 29 novembre prochain le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas,  va se rendre devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour demander la reconnaissance de la Palestine comme Etat. François Hollande promettait dans son programme de campagne de soutenir «la reconnaissance internationale de lÉtat palestinien ». Il semble cependant qu’il y ait aujourd’hui quelques flottements dans son positionnement. En témoigne son alignement sur la politique de Benyamin Netanyahou, exprimé lors de la visite de ce dernier en France il y a quelques semaines. Sur le modèle du discours fictif écrit par Howard Zinn, pour le  président américain Lyndon B. Johnson¹, je me suis laissé tenter à imaginer quel pourrait être le discours tenu par François Hollande face au Conseil de sécurité de l’ONU, concernant la reconnaissance de l’Etat palestinien.

« Monsieur le Président,

Monsieur le Secrétaire général,

Mesdames et Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Mon propos sera bref, mais mon message profond. C’est un cri d’espoir qui m’amène aujourd’hui ici devant vous. Je sais que le monde entier a les yeux rivés sur nous. Notre responsabilité est immense. Plus que jamais nous devons prendre en compte l’ampleur de cette tâche qui est la notre. Agir pour la paix, agir pour le progrès humain, agir pour la planète, agir ensemble, pour l’humanité toute entière. Je me présente ici devant vous, car j’ai un message à adresser au monde, au nom du peuple français. Mesdames et Messieurs, l’heure est venue.

L’heure est venue d’accomplir ce que nous aurions du faire il y a bien longtemps. Engager le processus menant à la fin d’une guerre qui a trop duré. Une guerre qui a produit tant de souffrances, tant de vexations, tant de misères.

L’heure est venue de faire régner la suprématie du droit international sur la loi du plus fort, de faire condamner les crimes de guerre et autres violations des droits de l’Homme, par le biais de la justice pénale internationale.

L’heure est venue de tourner la page et de nous mettre en marche vers ce chemin qui se trouve devant nous.  Car ce qui nous réunit ici ce soir, c’est notre volonté commune à  croire en un avenir meilleur à le construire ensemble.

L’heure est venue, chers amis,  de miser sur la paix. Les nations peuvent et doivent coexister pacifiquement. Chacune d’entre elles a le droit au respect. Cependant, sans égalité, paix et respect ne sont que de vains mots.

L’heure est venue de reconnaître la souveraineté d’un peuple, son droit à la parole, son droit à faire respecter ses volontés, à décider en toutes circonstances de ce qui lui semble bon ou non.

L’heure est venue d’accueillir au sein de notre assemblée, une partie de l’humanité que nous avons trop longtemps ignoré, de nous unir à elle.

L’heure est venu de faire flotter son drapeau au coté des 193 autres nations que nous sommes.

L’heure est venue, de reconnaître son existence.

L’heure est venue enfin de reconnaître, l’existence de la Palestine.

C’est ce que je fais ici ce soir, officiellement devant vous, au nom du peuple français et c’est ce que je vous demande de faire à votre tour, au nom du droit universel des peuples à disposer d’eux-mêmes, au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Je compte sur votre bon sens et votre attachement aux droits de l’Homme pour faire de ces paroles une réalité. Le monde a soif d’espoir, nous pouvons le lui apporter ici et maintenant.

Alors, agissons, prenons nos responsabilités, soyons à la hauteur des attentes des peuples du monde.

La France y est prête.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie ».

¹  Discours écrit au sujet de la fin de la guerre du Vietnam (voir : L’impossible neutralité.)

7 réflexions sur “Reconnaissance de la Palestine : un discours pour François Hollande

  1. Bon article. Comme le dit le Talmud, texte fondateur des lois juives : « Ce qui t’est haïssable, ne le fais pas à ton prochain. C’est là la loi entière, tout le reste n’est que commentaire ». Et de même, le maréchal Foch disait de manière avisée : « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir… » Les Israéliens ont oublié l’holocauste et font subir aux Palestiniens ce qu’ils ont subi dans les ghettos d’Europe de l’Est à l’époque du Troisième Reich. Il serait temps que les Israéliens, qui se prétendent de religion juive, respectent un peu les fondements de leur religion…

    1. @Pierre

      Et de même, le maréchal Foch disait de manière avisée : « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir… » Les Israéliens ont oublié l’holocauste et font subir aux Palestiniens ce qu’ils ont subi dans les ghettos d’Europe de l’Est à l’époque du Troisième Reich.

      Cessez de nous faire passer des vessie pour des lanternes !

      La population gazaouis a connu un accroissement de sa population supérieur à 12 fois ce qu’elle était il y a 40 ans!
      Qu’est ce que cela serait si génocide il y avait !!

      1. @Bako,

        @Pierre n’a pas parlé de génocide palestinien. Il a uniquement mis en parallèle la situation actuelle des palestiniens avec celle des juifs dans les ghettos d’Europe de l’Est…

      2. Merci Bako, ce que tu viens de dire appuie ma thèse. La définition d’un ghetto est « un quartier dans lequel se trouve une forte concentration d’une minorité ethnique, religieuse ou culturelle, avec une connotation de ségrégation raciale, dans un environnement urbain généralement dégradé ». Tu ne penses pas que la bande de Gaza mérite le nom de ghetto après cela ?

        Gaza est un ghetto tout comme Soweto était un ghetto dans les années 1970. Les Israéliens ont repris le « flambeau » des Sud-Africains. Les similitudes sont tellement flagrantes : besoin de laissez-passer pour circuler sur le territoire, création de territoires soi-disants autonomes, comme la bande de Gaza, qui s’apparentent aux bantoustans sud-africains. C’est l’apartheid en Israël. La seule différence avec son collègue d’Afrique australe, c’est que les Américains ont toujours besoin d’Israël pour surveiller la région, ce qui n’est plus le cas de l’Afrique du Sud, malheureusement pour les Afrikaners.

        Et pour répéter ce que dit Matthieu, ne confonds pas tout, je ne te parle pas de génocide, je te parle de la ghettoïsation des Palestiniens.

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