Depuis que le groupe Parti communiste / Parti de gauche du Conseil de Paris a annoncé vouloir faire stopper la promotion du Métronome par la municipalité, la polémique autour de l’œuvre de Lorànt Deutsch ne cesse d’enfler. Sur les réseaux sociaux et notamment sur le blog d’Alexis Corbière, détracteurs et défenseurs de l’ouvrage s’affrontent. Le débat déchaîne visiblement les passions. Dans cette controverse, cinq arguments reviennent avec récurrence dans le raisonnement des « pro-Métronome ». Tentons de les déconstruire.
Lorànt Deutsch présentant son histoire de Paris face aux élèves de CM2 de l’école Faubourg Saint Denis (http://ec-34-st-denis.scola.ac-paris.fr/spip.php?article78)
1. Le Métronome ne serait pas présenté au lecteur comme un ouvrage historique
Dans l’unique but de voir le Métronome échapper à la critique des historiens, ses défenseurs avancent que Lorànt Deutsch ne présenterait pas son ouvrage comme une œuvre historique. Cet argument est certainement l’un des plus fallacieux. En effet, le titre même du livre nous prouve le contraire : Métronome, l’histoire de France au rythme du métro parisien. La présentation faite en quatrième de couverture explique quant à elle au lecteur qu’à travers cette « promenade captivante » il verra « se construire ainsi toute l’histoire de France ». On retrouve enfin à neuf reprises le terme histoire dans la courte introduction de Lorànt Deutsch: « passion pour l’ Histoire », « les stations de métro ont débouché sur l’Histoire », « l’histoire de France et l’histoire de Paris », « d’une certaine manière l’histoire est devenue mon métier », « je peux faire de l’histoire avec mon métier », «Enfant, je puisais mon inspiration dans l’histoire de France », « l’Histoire reste le moteur de ma vie », « mieux nommer et situer l’histoire ». Comment peut-on affirmerque le Métronome n’est pas présenté comme un ouvrage d’histoire ? Par ailleurs, qu’est-ce donc si ce n’est cela ? Si le travail de Lorànt Deutsch n’est pas un travail historique, alors qu’il fasse déplacer les exemplaires du Métronome des rayons histoires des librairies et bibliothèques de France.
2. Le Métronome ne serait pas une œuvre idéologique
Lorsque l’on étudie le traitement réservé à la Révolution française par Lorànt Deutsch, il estlégitime de douter de son objectivité. Rappelons que l’auteur se dit lui-même royaliste et qu’il estime que l’histoire de France « s’est arrêtée en 1793 ». On retrouve cette vision biaisée de note histoire tout au long de l’ouvrage. La Révolution, qui rappelons-le verra en 1792 le peuple français faire le choix de la République au détriment de la monarchie, est constamment associée à des termes négatifs: « terribles violences » (p.329), « dégradations révolutionnaires » (P. 123). Le 14 Juillet 1789 est selon l’auteur « un jour de guerre civile, d’affrontements et de violences » (p. 335), l’entrée du peuple dans la Bastille un « délire de joie » (p.333), la décapitation du gouverneur de la forteresse un « rituel macabre » (p.333). Au peuple révolutionnaire sont associés les termes « haine » (p.324), « émeutiers » (p.332), « multitude » (p.331) ou encore « violent » et « sanglant » (quatrième de couverture). Comment donc ne pas douter de l’objectivité de l’auteur ? Que les nostalgiques de l’Ancien régime n’y voient rien à redire soit, mais que des républicains s’évertuent à défendre une œuvre anti-révolutionnaire…
« Quant à nous, si nous étions forcés à l’option entre les barbares de la civilisation et les civilisés de la barbarie, nous choisirions les barbares. » Victor Hugo, Les Misérables, 1862
3. Les critiques envers le Métronome seraient sans fondements
Tout le monde s’accorde sur le fait que l’ouvrage de Lorànt Deutsch est un succès commercial cependant ceci n’en fait pas une œuvre inattaquable. Depuis plusieurs mois nombre d’historiens demandent à l’auteur du Métronome de présenter son travail de recherche, de dévoiler ses sources, sa bibliographie. En retour celui-ci se mure dans le silence, fuyant ainsi le débat. Nombreuses sont pourtant les zones d’ombres concernant son travail et notamment son approche historique des faits. Le cadre chronologique par exemple. L’ouvrage est décomposé en 21 chapitres, chacun d’eux faisant référence à un siècle de notre histoire. On en conclu donc que pour Lorànt Deutsch l’histoire de Paris, et celle de France en parallèle, débuteraient donc au premier siècle. Un choix invraisemblable que l’auteur du Métronome ne justifie à aucun moment. Il déclare pourtant dans son introduction vouloir « mieux nommer et situer l’histoire ». C’est gagné !
Quoi qu’en pensent certains médias, les critiques à l’encontre du Métronome ne sont pas sans fondements. Prenons un exemple. On reproche à l’auteur l’omniprésence du religieux dans son histoire de Paris. Affabulation, calomnie, propagande anti-catholique répondent certains. Mais que nous apprennent les pages du Métronome à ce sujet? Intéressons nous donc à l’un des 21 chapitres.
Durant les 17 pages du chapitre intitulé Arts et Métiers consacré au XIème siècle, l’auteur plonge le lecteur dans un océan de termes religieux digne d’un dictionnaire de liturgie catholique. C’est le champ lexical de l’Eglise que Lorànt Deutsch décline ici. Pour preuve, voici la liste des différents termes relevés (certains sont bien évidemment répétés à de nombreuses reprises) : Dieu, Seigneur, bon Dieu, Christ, Jésus, Jésus-Christ, Eglise, Pape, Saint-Père, autorité papale, mainmise papale, sa Sainteté, le souverain pontife, siège pontifical, Saint-Siège, Rome, interdiction apostolique. Ecrits hagiographiques, Saint (une multitude de Saints sont nommés dans ce chapitre : Saint-Martin, Saint-Jacques…). Le Ciel, paradis, salut, damnation éternelle, péché, pénitence, Jugement dernier, Apocalypse, apocalyptique, menace suprême, excommunication, Antéchrist. Chrétienté, chrétien, bon chrétien, fidèles, croyants, ferveur religieuse, communion. Évangile, écritures, spirituel, foi, pieux, signe de croix, Pâques, Jeudi Saint. Ecclésiastiques, évêques, abbé, pieux abbés, clercs, clergé, chanoines, moines, diacre, religieux, prieur, théologien, clunisiens, bénédictins, congrégation, ordre, simonie, synode, conciles, loi canonique. Chapelle, cloître, monastère, église, abbaye, prieuré (il faut ajouter à cela la lister interminable de lieux cités : prieuré Saint-Martin-des-Champs, Cluny, église Saint-Germain-l’Auxerrois…).
Cette accumulation, sur 17 pages, de termes liés au champ lexical de l’Eglise catholique laisse perplexe. D’autant qu’ils ne permettent pas d’appréhender la société médiévale. Une société dans laquelle l’Eglise a bien évidemment un rôle central, il serait ridicule de le nier. Il aurait par exemple été pertinent que Lorànt Deutsch s’intéresse à la question du Salut. Il aurait ainsi pu expliquer au lecteur comment l’Eglise médiévale est devenue une puissance territoriale, économique et culturelle. Mais il semble qu’aborder cette société par le biais des mentalités ne faisait pas partie de l’ambition historique de l’auteur. Celui-ci préférant conter à ses lecteurs les péripéties des têtes couronnées ou auréolées.
Pour davantage d’informations concernant les contre-vérités et autres approximations contenues dans le Métronome se diriger vers les articles réalisés à ce sujet sur, ce blog, Goliards et Histoire pour tous.
4.Le Front de gauche menacerait la liberté d’expression
Ayatollah, obscurantistes, staliniens, censeurs, voilà comment les opposants au Métronome sont aujourd’hui caractérisés. Disqualifier ainsi ses contradicteurs c’est en réalité fuir le débat, rompre la discussion. Attaquer plutôt que de se défendre, une attitude qui est dit long sur la sérénité des défenseurs du Métronome. Le droit à la critique et à l’opposition ne ferait-il pas partie de la liberté d’expression ?
Ces attaques sont d’autant plus ridicules qu’à aucun moment le Front de gauche n’a demandé que l’on fasse retirer l’ouvrage des librairies. Lorànt Deutsch a parfaitement le droit de penser et d’écrire ce qu’il veut, personne ne remet cela en cause. Les autodafés et la censure n’ont jamais été, et ne seront jamais, les armes des défenseurs de la République. Les élus parisiens et notamment Alexis Corbière, qui a récemment publié un article à ce sujet sur son blog, demandent en revanche à la ville de Paris de cesser de faire la promotion du Métronome. Ce qui passe notamment par la suspension des interventions de son auteur dans les écoles de la capitale.
5. Cette affaire serait sans importance et ne devrait pas mobiliser nos élus
Avec plus de deux millions d’ouvrages vendus le Métronome est certes un succès commercial mais il n’en reste pas moins un ouvrage hostile à la République. La manipulation de l’histoire est une arme dangereuse. « Celui qui contrôle le passé a le contrôle du futur » dit Georges Orwell dans 1984, ne laissons donc pas les anti-républicains se l’approprier. Le discours historique est un discours de vérité. Après cinq années de Sarkozysme, durant lesquelles le pouvoir n’a eu de cesse que de vouloir réécrire l’histoire, voir des institutions républicaines promouvoir cet ouvrage est déroutant.
« Le courage c’est de chercher la vérité et de la dire » (Jean Jaurès, 1903), voilà pourquoi le Front de gauche s’oppose à la promotion du Métronome. Une opposition légitime et indispensable.
Il y avait de la racaille dans ce que vous appelez avec une simplification idéologique bien compréhensible » le peuple révolutionnaire ». Des fous, des « casseurs » avant le terme ont existé dans ces destructions aveugles. Ni canoniser la « Révolution » ni la diaboliser, pas plus que le livre par excellence qu’est la « bible » , le Livre. Il y a des violences dans la bible digne de figurer à côté des actes de barbarie des Talibans et des islamistes actuels.
L’histoire est comme la religion, l' »histoire sainte », il y a à prendre et à laisser. Que chacun soit libre de s’en faire une idée. Il n’y a pas plus de discipline subjective, par conséquent idéologique que l’histoire. Les Front de gauche ne sont pas plus objectifs que Deutsch.
Laïcité aussi en histoire sainte et histoire pas sainte.
Comparer « l’histoire sainte » à l’histoire tout court, il faut oser, la première crée le socle d’une religion, par définition elle n’a pas grand chose à voir avec la réalité historique, la seconde est l’oeuvre d’historiens qui s’efforcent en toute honnêteté intellectuelle de trouver la vérité historique.
Qu’il y ait eu des politiques, qui à un moment ou un autre se sont efforcés d’orienter dans un sens qui leur convenait le résultat de travaux historiques ne change rien à l’affaire, ils passent l’étude historique reste.
Malheureusement, il semble bien que la production de Lorant Deutsch entre dans cette dernière définition, c’est une oeuvre de propagande qui doit être dénoncée comme telle !
Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant dans cette histoire. La France est bien la fille ainée de l’Eglise et donc c’est normal qu’on y trouve des saints et des églises avant 1789. La révolution et la république sont bien l’oeuvre d’athées ou de personnages qui ne sont pas de cette religion (protestants, juifs, musulmans, francs-maçons, communistes) et qui on transformé la France depuis deux siècles en un nouvel état. Ou est le problème ? Lorant Deutsch évoque ce qui reste de tout ça dans le rues, c’est normal. De doit t’on évoquer que les temps modernes ?
« La France est bien la fille ainée de l’Église », ah bon ? Et d’où provient cette information ? Qu’est ce que cela veut dire ?
Pour vous les saints sont des personnages historiques ?
Le fait qu’on ait créé des saints, qu’on leur ait attribué un patronage, qu’on les ait vénéré en fait de manière évidente un objet historique.
Non, la France n’est pas la fille ainée de l’église. La France n’existait d’ailleurs pas à l’époque. Il était Roi des Francs saliens, un royaume situé sur l’actuelle France, l’actuelle Allemagne et l’actuelle Belgique. On pourrait donc dire que la Belgique et l’Allemagne sont les filles ainées de l’Église !
Cette polémique est ridicule. Marc Bloch, le « pape » de l’historiographie à la française, ne disait-il pas que le travail d’un historien est un travail de sélection des événements et des faits et cette sélection est nécessairement subjective.
Deutsch gêne le petit monde universitaire car il a rencontré le succès et en France, on n’aime pas le succès. Une grande partie des critiques à son égard viennent des arrières pensée qu’on lui prête du fait de ses déclarations en faveur de la monarchie ou de son « coming out » catholique.
Sans tenir compte de l’idéologie qu’on lui prête, force est de constater qu’une ballade dans Paris au travers de son urbanisme et de ses monuments peut difficilement faire l’impasse sur la monarchie ou le catholicisme. Cela va peut être vous surprendre, mais, effectivement la France n’est pas née spontanément en 1793.
Au delà du fait qu’il est assez cocasse de voir des élus proches du PC se faire les chantres de l’Histoire a-idéologique (on connaît les liberté que ce parti a toujours pris avec la vérité historique), on peut légitimement se poser la question de la neutralité axiologique de la vision de l’Histoire au sein du PC…
Commencez par lire l’article avant de le commenter…
J’ai lu l’article.
Comme bien souvent, vous faites partie des gens qui considèrent que la vision de l’Histoire est idéologique à partir du moment où elle n’est pas de votre idéologie.
Lorant Deutsch ne se prétend pas historien, il se déclare amateur d’histoire. Il nous donne une vision qui est la sienne de Paris au travers de ses stations de métro et du patrimoine parisien. Il participe donc à la connaissance du public de son patrimoine en cela la mairie de Paris a raison de promouvoir un livre qui peut donner envie de visiter Paris.
Quand bien même son ouvrage serait orienté (tout comme votre vision de son ouvrage d’ailleurs, l’important est qu’il donne envie au plus grand nombre de s’intéresser à l’Histoire et à leur patrimoine. Le succès de Lorant Deutsch donnera sûrement envie aux plus jeunes de s’intéresser au sujet et de se faire leur opinion propre.
Votre certitude de la vérité est tout aussi subjective que celle de Deutsch. Pourquoi la votre lui serait-elle supérieure?
Juste comme ça, combien de monuments républicains à Paris et combien de monuments monarchiques ou religieux à Paris? Une ballade patrimoniale autour des monuments « républicains » serait bien courtes…
Au delà de tout ça, cette propension à s’accaparer la République, d’énoncer ce qu’elle doit être est particulièrement pénible. Vous n’avez pas au Front de Gauche le monopole de la République. Et votre champion Mélenchon manipule autant l’Histoire que ce pauvre Lorant Deutsch.
Jean-Luc donne-t-il ses sources dans ses discours quand il pratique des amalgames, des raccourcis ou des exagérations?
« Votre certitude de la vérité »: A quoi faites-vous référence? Est-ce qu’à un moment dans mon article je prétends détenir la vérité ?
« Une ballade patrimoniale autour des monuments “républicains” serait bien courtes… « : Que voulez vous démontrer ici ? Par ailleurs, votre connaissance de notre patrimoine républicain semble visiblement imparfaite. Nombreux sont les monuments, les lieux, liés à l’histoire de la République dans notre capitale.
« cette propension à s’accaparer la République »: c’est un peu facile d’accuser ceux qui défendent la République de vouloir se l’accaparer…
« Et votre champion Mélenchon manipule autant l’Histoire »: Vos certitudes sont autant d’œillères. Prouvez ce que vous avancez !
Ne renversez pas la charge de la preuve.
Selon vous, Loran Deutsch s’approprie l’Histoire, qui est – je vous cite – un discours de vérité. Bigre, moi qui pensait que le métronome était juste une ballade le long des stations de métro à la découverte de traces patrimoniales de l’Histoire, voilà que vous en faites un programme – que dis-je? – une Charte de Restauration monarchique!
A vous lire, la République serait menacée par des anti-Républicains et vous en êtes le défenseur. Qui est l’ennemi? Comment compte-t-il menacer la République? Mystère…
Tout est dit dans cette magnifique phrase: « c’est un peu facile d’accuser ceux qui défendent la République de vouloir se l’accaparer ». En fait, vous définissez la République, vous délimitez son champ d’exercice, ce qui est dedans et ce qui est dehors, donc fatalement si une opinion n’a pas l’heur de vous plaire n’est pas juste une opinion, mais bien une attaque de la République donc vous êtes le défenseur. J’hésite entre la dérive sectaire ou un magnifique sophisme.
Quant aux monuments parisiens, je suis navré de vous en informer, mais la Révolution n’a pas laissé beaucoup de monuments. Hormis la Tour Eiffel, la colonne de la Bastille, les gares et les monuments de la Vè République, la République a laissé beaucoup de moins de traces architecturales que l’Ancien Régime, l’Empire ou la Religion…
Mais à la limite, c’est accessoire: ce que je ne comprends pas c’est en quoi la République qui est un mode de gouvernement serait l’alpha et l’oméga de toute organisation humaine et en quoi la critique de ce mode de gouvernement ou de ses exactions devrait être interdite? Après tout Paris ne se gêne pas pour organiser des manifestations sur les émeutes de 1961, l’esclavage ou la colonisation. Ou alors si je comprends bien, la seule critique acceptable selon vous de la République est celle qui vient de vous?
Quant à Méluche, je ne vais pas vous faire l’insulte de ses positions plus qu’ambigües sur Cuba ou le Tibet.
Non, je vais me contenter de le citer: « La France n’est pas une nation occidentale. Elle ne l’est ni du fait de son peuple bigarré, ni du fait qu’elle est présente dans tous les océans du monde, du fait qu’elle est, existe, vit et rayonne à proximité des cinq continents, de la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie, La Réunion, Mayotte, les Caraïbes, la Guyane… Non, la France n’est pas une nation occidentale, elle est une nation universaliste. »
Au delà du fait que votre champion oublie que l’Occident n’est pas un concept géographique (l’Australie est clairement occidentale, mais elle ne se situe pas dans la même aire géographique que nous), ce n’est pas non plus un concept « bigarré » reposant sur une couleur de peau, votre lider maximo oublie simplement que l’idée d’une civilisation occidentale comme universaliste est… profondément occidentale.
D’ailleurs, l’idée d’universalisme est né dans un contexte géographique particulier qu’est l’Occident et par universalisme, j’imagine que Mélenchon pense aux Droits de l’Homme qui sont eux aussi liés à un contexte historique et géographique, un long cheminement intellectuel qui ne naît pas spontanément en dehors de tout contexte spatial et historique.
« Quant à Méluche, je ne vais pas vous faire l’insulte de ses positions plus qu’ambigües sur Cuba ou le Tibet. » Quel lien avec le sujet ? Visiblement votre anti-mélenchonisme l’emporte sur votre rigueur historique…
Le sujet de cet article est le Métronome de Lorànt Deutsch votre aversion envers le FDG et JLM n’a pas sa place ici !
C’est donc pour ça que je n’ai pas plus élaboré.
Par contre, je parlais de votre étude sur les erreurs ou approximation historiques éventuelles de Deutsch, votre analyse du champ lexical de l’auteur beaucoup moins critique que celle que vous faites de Jean-Luc Mélenchon.
Quand Mélenchon dit par exemple que « c’est grâce aux Arabes et aux Berbères que sont venus en Europe « la science, les mathématiques ou la médecine » au temps où « l’obscurantisme jetait à terre l’esprit humain », c’est une lecture très singulière de l’Histoire. Et cela ne vous semble pas vous gêner.
Que l’historiographie moderne remette en cause la vision très XIXè siècle du Moyen-Âge comme une époque obscure, que les monastères d’Occident aient préservé une partie de la culture grecque (philosophie, sciences, médecine) ne semble pas autant vous gêner. Qu’une bonne partie des connaissances de l’Antiquité ait été diffusée non par Al Andalus, mais par les monastères arméniens, syriaques et Byzance, cela ne semble pas autant vous inquiéter. Que les mathématiques et une bonne partie des innovations soient parvenues en Occident d’Inde et de Chine par la route de la soie ne vous chagrine pas…
Insister sur l’âge d’or d’Al Andalus largement remis en cause par Bartolomé Bennassar par exemple est tout aussi idéologique que l’insistance de Deutsch sur les crimes (réels) de la Révolution.
« votre analyse du champ lexical de l’auteur beaucoup moins critique que celle que vous faites de Jean-Luc Mélenchon. »
Il faut lire « plus » à la place de « moins », évidemment.
L’Histoire de France n’est pas encore faite et comme toute histoire elle est une construction plutôt qu’une donnée brute. Ni l’Histoire écrite par Augustin THierry, ni celle écrite par Michelet ou par Lucien Febvre ou par Marc BLoch ou par F Braudel ne peut prétendre être la vraie, la seule vraie. Pas plus que l’évangile selon Marc ne peut prétendre être plus vrai que l’évangile selon Jean ou Luc ou Mathieu.
L’histoire est le récit de l’activité humaine et personne ne peut prétendre connaître les vrais motifs, les vraies motivations qui ont poussé les animaux raisonnables, cad rationnels par intermittence, à agir comme ils l’ont fait. Seul le faux prophète K MARX a osé réduire l’activité humaine à un reflet des infrastructures économiques et a engendré par sa fausse prophétie l’ex-URSS ainsi que les clones de ce goulag princeps.
L’Histoire se construit plutôt qu’elle n’est une construction achevée. Celle de Deutsch participe à l’oeuvre autant que celle des sympathiques au F de Gauche. L’histoire est semblable aux religions dont toutes et chacune prétendent posséder la vraie, l’unique. Hélas ! aucune ne l’a en réalité d’où des guerres de religions comme des guerres d’histoires !
C’est exactement mon point de vue.
Cette prétention à la vérité des partisans de la cabale contre Deutsch (Blanc en particulier) a posséder la vérité et à interdire à Deutsch de tenir la sienne cache mal une jalousie du succès qu’a eu Deutsch.
Quant à la systémisation du recours à des mots valises type « républicain », « citoyen » ou autre, elle témoigne d’une vacuité de la pensée.
D’ailleurs je suis certain que Matthieu Lépine serait bien en peine de nous expliquer ce qu’il entend par « républicain », ni d’ailleurs en quoi le système Républicain serait le meilleur des régimes et qu’il serait menacé.
@Sabaidee dit :
14 juillet 2012 à 1402 45
Ce qui m’a toujours rendu réfractaire aux explications totalisantes marxistes c’est la présence des oeuvres d’art. J’ai beau faire effort de sympathie pour m’approprier la grille de lecture marxiste je n’arrive pas à voir les cathédrales, ces chef-d’oeuvre d’architecture aux formes, figures, proportions merveilleuses ainsi que les statues qui ornent les portails, dont cet admirable ange de Reims qui sourit, je me suis dit qu’il est impossible que la beauté puisse être le produit du simple désir mercantile, d’échange marchande. L’esthétique implique par essence un dépassement de l’utile, un renoncement à l’utile , à l’échange, elle exige un désintéressement qu échappe à la grille de lecture bassement mercantile de Marx. Quand on voit les oeuvres d’art des staliniens on se rend compte de la bêtise de l’idéologie marxiste. L’artiste est un démenti cinglant contre ces types assoiffés de pouvoir, de domination, sous prétexte de libération. Deutsch fait aimer Paris c’est l’essentiel. Paris le mérite .
@ M. Tran: « Deutsch fait aimer Paris c’est l’essentiel. Paris le mérite ».
Vous avez tout synthétisé dans cette phrase.
Votre point de vue sur l’art marxiste peut se tenir. Néanmoins, il existe aussi des oeuvres musicales (Chostakovich notamment) ou cinématographiques (Eiseinstein) qui relativisent un peu votre propos.
Je partage votre amour de l’art sacré. Ayant des lacunes en matière religieuse et d’histoire antique, j’ai été frappé récemment lors d’une visite à Orsay à ma difficulté d’appréhender un nombre important d’oeuvre.
Cette volonté de certains de vouloir nous faire croire que la culture française nait en 1789 ou en 1905 est d’une stupidité sans nom. Elle est d’autant plus stupide que ces personnes oublient que la révolution de 1848, c’est faite avec le slogan « Jésus était le premier des socialistes ».
Les idées qu’ils prétendent défendre Droits de l’Homme, laïcité, charité, fraternité viennent en droite ligne du christianisme et n’auraient pu naître ailleurs que dans un pays de culture chrétienne.
« Les valeurs modernes sont des vertus chrétiennes devenues folles » disait Chesterton, il n’est donc guère étonnant que les zélotes d’une certaine gauche aient tendance à asséner leur conviction à la manière d’un prêtre de l’Inquisition et que la notion même de doute puisse leur échapper.
Je vous prie d’excuser mon orthographe défaillante, je ne peux modifier après coup et après relecture…
à Sabaidee
Indépendamment de toute idéologie, il me semble que la beauté par elle-même élève l’homme. La beauté crée en l’homme ce sentiment noble qu’est l’étonnement et surtout l’admiration. Ca nous fascine, paralyse les passions, « Katharsise » et nous conduit au seuil de la contemplation, qui est aux antipodes des calculs, des arrière-pensées, de la duplicité. L’instinct de possession vient vite, mais après. D’elle-même la beauté apporte un apaisement. Tant qu’on reste dans l’attitude contemplative on est protégé contre l’instinct de propriété puisqu’on regarde la lune, les étoiles, un beau paysage sans vouloir le confisquer, en voulant au contraire le partager. Quand j’entends certain leader du F d Gauche parler en termes méprisant des tibétains j’ai compris qu’il est fermé à certain aspect des plus nobles de l’homme. Je ne voulais pas méconnaître les vrais artistes qui ont vécu sous Staline mais je crois qu’ils avaient eu des difficultés avec le « père du peuple ».
J’ai beaucoup de mal à comprendre le rapport que vous faites entre Staline et les tibétains ?
Ni d’ailleurs ce que viennent faire ici, et l’un, et les autres, mais je suis sans doute un peu obtus incapable d’arriver à la hauteur de votre grand esprit, qui pourtant confond tant et tant de choses !
La saisie des rapports ne relève pas de celui qui expose ces rapports mais dépend uniquement de celui qui les voit ou ne voit pas. Je ne comprends rien aux rapports de la physique quantique ni aux rapports existants entre les éléments de la peinture a-figurative mais je me garde de les condamner. Quand on ne comprend pas on peut avoir des attitudes différentes devant sa compréhension, vraie ou ironique, c’est la liberté de chacun . Mais il se révèle dans cette attitude et détermine la réaction de celui qui expose, qui est lui aussi libre d’adopter une attitude qui lui plaît.
« Les élus parisiens … demandent en revanche à la ville de Paris de cesser de faire la promotion du Métronome. «
« Les élus parisiens … demandent en revanche à la ville de Paris de cesser de faire la promotion du Métronome. »
Pourquoi refuser les subventions d une oeuvre ouvertement catholique alors que d autres oeuvres ouvertement anti-catholiques ont recu, elles, des subventions (golgota picnic, pisschrist…)?
Pourquoi toujours dans les écrits scolaires tant insister sur l héritage grec et les lumieres et presque passer sous silence l héritage judeochretien?
N´est ce pas un juste rééquilibrage de valeur que de montrer un extreme pour en compenser un autre?
Vous êtes sûr d’avoir tout compris ?
Il s’agissait ici de la promotion dans les écoles publiques !
« Amateur d’Histoire » ? Et depuis quand un tel personnage est il fondé à proposer des interventions dans les écoles ? Il est acteur, il peut donc parler de ce métier dans les écoles. Pas d’Histoire… Et depuis quand les historiens sont ils des idéologues ? Donc, avec ce raisonnement pernicieux, on peut arriver à la justification du Nazisme, par ex., pour citer un sujet qui fâche. Des millions de personnes ont acheté ce livre ? Et alors, ça ne justifie pas les « sources » absentes. Quant à la polémique avec « l’Etudiant en Histoire », un doctorant n’est pas tout à fait un étudiant, c’est un professionnel qui passe à un autre niveau… Mais l’ignorance des autodidactes (dont je fais partie) nous amène, parfois, à des jugements hâtifs. Un peu par jalousie de ce manque d’études supérieures, nous prétendons qu’être autodidacte est « mieux » (c’est parfois vrai). Je sens ceci chez LD… Soyons vigilants avec nous mêmes autant que les historiens le sont avec les sources… (L’Histoire, c’est l’histoire des sources Claire Herrenschmidt, prof à Langues ‘O)
Nombre des intervenants sur ce fil feraient bien de méditer, l’avis d’un grand historien de l’antiquité, l’italien Arnaldo Momigliano (1908-1987), sur le travail d’un historien, en particulier sur l’hypothèse et l’appréciation globale ! Je doute qu’il ait été tendre avec ce cher Lorànt Deutsch, amateur d’histoire certes, comme moi, mais sans la moindre rigueur méthodologique, s’il avait aborder son métier suivant ces principes, il serait aujourd’hui un illustre inconnu :
« La compétence de l’historien se reconnaît à ce qu’il ne donne pas pour certain ce qui est douteux et qu’il ne généralise pas un cas isolé. Dans certains cas, l’historien doit dire : je ne comprends pas. Dans certains autres, il risquera avec hésitation une hypothèse. Mais il ne suffit pas qu’une hypothèse soit plausible. L’hypothèse avancée doit être plus plausible que toutes les autres hypothèses. Avant de proposer une hypothèse, l’historien doit faire l’effort de rechercher et d’évaluer les hypothèses alternatives. Tout historien sérieux, quand il doute, consulte ses collègues, surtout les collègues qui ont la réputation d’être sceptiques et intransigeants. « Dis-moi qui sont tes amis et je te dirai quel historien tu es. » La caractéristique du travail historique est donc d’être une série infinie de transitions entre le degré zéro de la connaissance, dû à l’absence totale de documents, et la connaissance parfaite (mais inaccessible) procédant de l’examen exhaustif et de la compréhension parfaite de toute la documentation. Normalement, l’historien travaille avec le projet d’interpréter un nombre limité de documents. L’historien antique en particulier, sauf cas exceptionnel (moins exceptionnel en assyriologie, eu égard à l’abondance des tablettes en cunéiforme), travaille avec le présupposé qu’il dispose d’une documentation insuffisante. C’est pourquoi en histoire ancienne, on fait plus d’hypothèses qu’en histoire moderne, et c’est pourquoi il y a un risque plus important d’échafauder des hypothèses en l’air. L’histoire antique est un terrain favorable pour les charlatans ».
PARFAIT ! (dans la mesure du possible) Attitude qui relativise même les sources: je répète ce que disait cette prof d’histoire de l’Iran, madame Herrenschmidt (qui est par ailleurs chercheuse ) : L’Histoire, c’est l’histoire des sources ! Et les sources se partagent entre collègues. L’Histoire ne peut être le fait d’une seule source, et quand on publie un livre d’Histoire, on cite et vérifie ses sources.Sinon, on l’intitule « Fantaisies autour de L’Histoire » et surtout, on ne joue pas le prof avec des gamins, quand on n’en a pas les compétences !
On dirait que certains historiens se trouvent mal à l’aise en voyant d’autres historiens reconaître que les rois et les évêques étaient capables , eux aussi , de produire de belles choses. On dirait que certains historiens de gauche sont gênés que d’autres que le « peuple » soit capable de ne pas produire que des monstruosités. Oui le peuple a fait de grandes choses, mais il était capable aussi et il reste encore capable et il sera capable de faire aussi de faire des choses monstrueuses comme la révo cul maoïste, les génocides polpotiensss, ainsi que les meurtres à la Bastille et les vandalismes à Versailles et ailleurs. Ce peuple là n’était pas composé uniquement d’âmes pures et dures. Il devrait y avoir pas mal de criminels de droits communs, de psychopathes, de types plus gonflés de ressentiment, de jalousie, que de justice vraie, sans parler de basse et mesquine vengeance. Ni idéalisation ni diabolisation du peuple. Que les historiens ayant la fibre populaire fasse des oeuvres comme L Deutsch et le peuple dira s’il les apprécie ou pas.
Certes, une réaction de gauche peut paraître suspecte… Mais, d’un point de vue « légal », monsieur L…D… ne devrait il pas, pour pouvoir faire des interventions dans les écoles, produire des documents professionnels prouvant qu’il fait autorité en matière d’Histoire ?
Point de vue h’un « honnête homme » au sens historique de l’expression sceptique devant les discours successifs des historiens dominants non moins successifs.
Il serait antiscientifique de vouloir expliquer l’histoire humaine en termes de science exacte. Dans le domaine de l’activité humaine, où les passions, les instincts, l’irrationnel jouent un rôle plus ou moins déterminant, sans parler du rôle de la liberté, plus ou moins relative certes mais réelle, vouloir y voir un développement causal linéaire c’est adopter une attitude incongrue. Il n’y a pas de nécessité dans un domaine où la contingence règne. K. Marx qui interprétait après coup l’histoire humaine , s’est essayé de tout ramener à un schéma unique s’est révélé un faux historien et un faux prophète ainsi qu’un faux « post-phète ». Les historiens de couleur marxiste ou marxisoïde qui s’accrochent encore à son schéma en voulant établir leur idéologie dominante rencontreront toujours des résistances qui ne leur plairont pas mais contre lesquelles il est inutile de lutter en montant sur les grands chevaux méthodologiques auto-proclamés scientifiques et en revendiquant le monopole de la scientificité historique. C’est le lecteur qui est roi . Que ces historiens produisent des oeuvres comparables en laissant le peuple apprécier et juger. C’est ignorer l’Histoire que de vouloir de nos jours imposer une lecture unique de l’histoire.
( suite)
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Il a fallu de peu que la Révolution ait pris une tout autre tournure.
La grande erreur de Louis XVI fut d’avoir convoqué les Etats-généraux sans en avoir fixé d’avance leur pouvoir, leur compétence, leur juridiction. Il ne se doutait pas de la dynamiique de groupe qui s’y était cachée à l’état latent. On sait maintenant que tout groupe est à la merci des leaders plus ou moins doués, plus ou moins audacieux, plus ou moins honnêtes, plus ou moins purs, plus ou moins etc…La naïveté de Louis XVI qui n’était pas nourri au lait de la philosophie politique des Lumières , philosophie subservise s’il en fût, a fait que cet attroupement s’est mué en Assemblée Nationale, transcendant du coup le pouvoir royal, à l’instar des conciles cathos qui se proclamaient supérieurs au pape et qui ont créé des anti-papes, des schismes dont l’Eglise a dû mettre du temps pour en avoir raison.
Face à des dictateurs potentiels tels que Robespierre, Danton, Marat, Desmoulins Louis XVI et Cie Louis XVI ne faisait pas le poids. Le peuple de mai 1789 ressemblait un tantinet à celui de mai 1968. Mais D Gaulle était d’une autre trempe. Isolé dans son palais élyséen, abandonné par ses ministres, dont les fils étaient dans la rue contre D.G, il est allé s’assurer de la loyauté de Massu avant de revenir lancer son discours qui a retourné la situation . Le même peuple qui a crié » C’est lui le chienlit » a donné ensuite une assemblée bleue foncé à D.G ! Semblable au peuple qui a entonné le dimanche des rameaux » hosanah au fils de David » et le vendredi suivant crié » Crucifiez-le! Nous voulons libérer Barabbas ! »
Si Louis XVI avait osé donner de la baïonnette à Mirabeau, la Révolution aurait pris une tout autre tournure. Probablement on aurait faire l’économie de la Terreur. Laquelle Terreur a provoqué une soif d’ordre, d’autorité préparant l’arrivée du Corse lequel n’a jamais hésité à donner du canon.
Conclusion: il y a à prendre et à laisser dans l’Histoire. Si l’Histoire voulait être scientifique qu’elle se fasse relative généralisée comme toutes les sciences dont elles se réclament.
ERRATA:
cette phrase
« Face à des dictateurs potentiels tels que Robespierre, Danton, Marat, Desmoulins Louis XVI et Cie Louis XVI ne faisait pas le poids. »
doit être lue ainsi » Face à des dictateurs ………Robespierre, Marat, Desmoulins et CIe, Louis XVI ne faisait pas le poids ».
Merci de votre compréhension.
Ce qui m’amuse dans votre article, c’est que vous reprochez à Lorant Deutsch de proposer une version « trop royaliste » de l’histoire de Paris et que vous recommandez donc une version plus équilibrée, plus conforme à la réalité historique : bref, une histoire plus marxisante.
– Selon vous, le peuple révolutionnaire ne doit surtout pas être présenté sous une lumière négative , car il s’agit d’un proto-prolétariat qui agit au nom de la liberté. Pourtant, les mots que vous citez (« haine » , « émeutiers » , « multitude », « violent » et « sanglant » ) semblent tout de même décrire une certaine réalité.
Vous citez d’ailleurs Hugo en désignant les révolutionnaires comme les « les barbares de la civilisation » et reconnaissez donc qu’au nom de la civilisation, il y a bien des actes barbares qui ont été commis…
– Il faudrait également rappeler que dans le chapitre « Arts et métiers », Deutsch parle justement du Conservatoire des Arts et Métiers qui donne son nom à la station, qui était auparavant le prieuré Saint-Martin-des-Champs.
En quoi serait-il absurde d’employer le « champ lexical de l’Eglise » pour parler de monuments religieux qui ont façonné cet endroit de Paris ?
Et si on évoque des saints, ce sont bien sûr les saints qui donnent leur nom aux différents monuments religieux !
Vous semblez adopter la même démarche qu’un guide touristique qui entreprendrait de mener une visite guidée de Notre-Dame de Paris en s’interdisant tout vocabulaire religieux : une telle visite aurait assurément quelque chose d’assez pathétique…
Vous vous défendez de « nier le rôle central de l’Eglise » dans la « société médiévale », or vous êtes visiblement gêné par toutes les références religieuses. Et pourtant, ces références permettent bel et bien « d’appréhender la société médiévale » !
En tout cas, elles sont absolument essentielles pour comprendre pourquoi un monument religieux a été construit.
Et c’est loin d’être anecdotique. Que Deutsch n’ait pas jugé indispensable de se lancer dans une longue explication sur « la religion, opium du peuple », c’est son choix, pas spécialement choquant.
– Vous dénoncez une « manipulation de l’histoire ».
Et là, j’ai envie de vous poser une question que pas mal de gens se sont déjà posés : pour un Lorant Deutsch proposant une histoire de Paris ne dénigrant pas la monarchie ou la religion catholique, combien de profs d’histoire imposant à leurs élèves du secondaire une vision de l’histoire marxiste à souhait ?
Dans mon cas, il a fallu attendre les études supérieures pour avoir des profs couvrant la Révolution française de manière moins partisane, en disséquant sans complaisance les circonstances de l’exécution de Louis XVI, l’idéologie de la Terreur révolutionnaire ou la logique des massacres vendéens.
Tout en proposant un portrait nuancé de l’Ancien Régime.
J’ai fait tout mon lycée et mes études supérieures à Rennes, et je peux vous dire qu’avec le « politiquement correct » (ou « historiquement correct) qu’on y subit régulièrement dans l’enseignement de l’histoire, les Lorant Deutsch et consorts ne risquent pas de se faire entendre !
Vous pensez sincèrement que les lecteurs du « Métronome » vont devenir de nouveaux camelots du Roi ou des catholiques fervents en refermant leur livre ?
La plupart des internautes qui suivent cette affaire sont pour la plupart tout à fait conscients des limites et des erreurs occasionnelles de l’approche historique adoptée par Lorant Deutsch ; mais ils expriment aussi un scepticisme généralisé (voir une franche rigolade) face à un Front de gauche et un PCF qui ne font pas non plus preuve de la plus grande impartialité par rapport à l’histoire de France.
Je ne vous connais pas, je ne vous range donc pas dans la catégorie des profs d’histoire à l’enseignement gauchisant.
Mais je suis tout de même content d’entendre le discours peu orthodoxe d’un Deutsch face à une doxa historique de gauche qui submerge l’Education nationale.
Je dois avouer que je suis assez sidéré de tels propos : « une « , « un discours peu orthodoxe »…Non,- fois non… Je crois qu’il faut s’en tenir à une « objectivité » documentée historiquement . La révolution a été violente comme le sont les foules frustrées et, parfois, téléguidées. Mais le pouvoir royal l’était, sans doute aussi (corruption, par ex. des pouvoirs intermédiaires. Ce qui est reproché à Lorant Deutsch est, me semble t’il, 1°) de ne pas citer de sources de recherche ( on est donc sans doute dans l’Histoire fantasmée & orientée idéologiquement). 2°) A ce titre d’amateur d’Histoire d’intervenir dans les écoles primaires, donc d’avoir un public non critique. Jamais, jamais personne n’a prétendu que la révolution avait supra-cool, une promenade de santé… Je n’ai pas le souvenir d’avoir été enrôlé par mes profs d’Histoire.
Et pour ce qui est d’être royaliste,, comme je suis un « aristo », ça me fait doucement rigoler les histoires de « Roys & Reynes »… Cela fait quand même 3 siècles que c’est fini, donc ce genre de nostalgie n’est qu’une nostalgie (déf… : tristesse due à l’éloignement de son pays natal, regret pour le passé…)
J’ai effacé, par mégarde « une DOXA », so sorry
Petite précision, l’histoire de la révolution est encore étudiée par des cherccheurs, donc en mouvement. Donc pas de doxa.
Comme je l’ai écrit dans mon post, je suis bien conscient des « limites » et « erreurs occasionnelles » de Lorant Deutsch.
Je n’ai pas l’impression que Deutsch falsifie l’histoire ; c’est surtout qu’il n’est pas toujours clair sur les sources et que parfois ses sources sont un peu datées (XIXème siècle) , la recherche historique ayant livré certaines conclusions différentes depuis .
Mais bien au-delà de ses erreurs et approximations, ce qui lui est reproché dans cet article, ce sont ses opinions royalistes et religieuses, autrement dit une vision de l’histoire qui ne correspond pas à celle de l’auteur de ce blog.
« C’est inacceptable, Deutsch accable le peuple révolutionnaire à coup d’épithètes injustes ! »
« Mais comment Deutsch ose-t-il recourir au champ lexical de l’Eglise en parlant des monuments religieux de Paris et de la période médiévale ! »
Voilà ce que j’entends lorsque je lis entre les lignes de Mr Lépine.
Ce qui est reproché à l’auteur du « Métronome », c’est une certaine formulation de l’histoire, autrement dit une certaine vision.
Rappelons que faire de l’histoire ne peut pas consister à établir une vision « objective » des faits : l’historien se doit d’être aussi impartial que possible et d’être fidèle à ses sources en essayant de démêler le vrai du faux.
Mais prétendre à « l’objectivité historique », c’est une imposture.
– Moi, j’ai tout de même connu certains profs d’histoire qui minimisaient considérablement les atrocités révolutionnaires : lorsque qu’un de mes profs évoquait l’éxécution de Louis XVI, on sentait un « bien fait pour lui ! » implicite.
Je tiens à préciser que je ne suis moi-même pas franchement attaché à la monarchie française, les vieilles lubies monarchistes me faisant sourire : comme par hasard, les quelques monarchistes que j’ai pu croiser provenaient tous de vieilles familles aristocratiques et se retrouveraient donc logiquement à nouveau au pouvoir (ou renouvelleraient leur prestige) par le droit du sang en cas de rétablissement improbable de la monarchie.
Une coïncidence étrange…
Je suis attaché à la République et suis conscient de manière aiguë des ornières et impasses de l’institution monarchique.
Cela ne m’empêche pas d’être très critique par rapport au processus révolutionnaire (qui a lui aussi son petit livre noir). Et je ne tombe pas dans la diabolisation de l’histoire monarchique.
Aborder l’histoire de France par le prisme des « Roys & Reynes », ça peut sembler une approche désuète, mais dans le cadre d’un livre retraçant l’histoire par le biais des stations de métro, je ne trouve pas cela déplacé.
La vulgarisation a ses limites.
Révolution et révolutionnaires
Mon petit doigt me dit que si L. Deutsch vivait durant la Révolution , les historiens de tendance FDG l’auraient voué à la vindicte révolutionnaire en le suspectant d’être un traître à la R2volution et en l’accusant devant le tribunal révolutionnaire qui l’aurait probablement envoyé à la guillotine.
Je suis pour la Révolution , pour son but théorique, pour ses visées, pour ce qu’elle promet, mais sans approuver les révolutionnaires, leur comportement, leur méthode expéditive, leur propension à la dictature. Ils prétendaient combattre la monarchie mais se sont conduits pire que le monarque qu’ils ont décapité. C’était des instruments d’un populace qui s’est déchaînée de manière plus animale qu’humaine. Est-ce que les historiens de FDG approuvent-ils la manière dont le cuisiner a tranché la tête du gouverneur de Launay, et incapable de le faire avec le sabre, a sorti un couteau de sa poche et l’a travaillé comme il a travaillé dans sa cuisine avant de le fixer sur une pique pour le promener jusqu’à l’Hotel de ville. D’autres individus de son espèce ont reproduit le même rite et ont dépassé leur maître en arrachant non seulement la tête mais le coeur qu’ils ont jeté ensuite à la foule. Quelle différence avec la foule révolutionnaire de Pol-Pot ?
Qu’est-ce qui se passait dans le tâte de ces révolutionnaires de vouloir obliger l’Eglise à se soumettre à une Constitution civile du clergé ? Au lieu de favoriser l’union de la nation ils ont créé une division mortelle et a dressé toute une population qui n’était nullement au niveau de ces mécréants ? Ils ont blessé la conscience de Louis XVI et bon nombre d’ecclésiastiques et des fidèles qui du coup ont rendu la Révolution impossible. Il a fallut Buonaparte pour rétablir la paix civile par le Concordat et rétablir un minimum de vie commune. C’était des t^tes brûlées, des psychopathes assoiffés de sans, déséquilibrés qui ont profité de la populace flattée dans ses pires instincts qui voulaient goûter et savourer le pouvoir absolu qu’ils convoitaient sans avoir le courage de le reconnaître. La preuve que c’était des animaux plus que des humains est qu’ils se sont entretués entre-eux comme des fauves à huis-clos! Révolutionnaires contre révolutionnaires et demi !
Seule une vue déterministe à courte vue pourrait soutenir que la Révolution ne pouvait pas ne pas s’effectuer de cette façon. Non ! d’autres pays ont opéré des révolutions sans tomber dans ces tueries barbares. Le Royaume-Uni n’a pas connu ces sauvageries et pourtant elle était le modèle des révolutionnaires.
L’inquisition, par la preuve par l’eau (le ventre tendu par l’excès de boisson) par le feu (la peur du feu est un aveu de culpabilité) et autres atrocités dignes des dictateurs et tyrans les plus sanguinaires…êtes-vous au courant? C’était la paix divine sur terre…
De la pédophilie qui abusent les enfants, et les parents qui avaient confiance à ces hommes d’église, êtes-vous au courant? Aimons-nous les uns les autres…
N’est aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Madame Claire Herrenschmidt, professeur d’Histioire de l’Iran à l’INALCO, disait « l’Histoire, c’est l’histoire des documents », sous entendu : l’Histoire ne peut être rapportée que par les écrits « authentiques », y compriq lorsque des gens rapportent des faits très nettement antérieurs. Ce qui nous informe sur LEUR époque, et leur vision de l’Histoire et non sur l’époque qu’ils traitent…Dans le cas de Lorànt Deutsch, on semble être dans ce cas de figure : période de « crise », crise des croyances en Occident, sauf en le Saint Billet et son Eglise, le Consortium Bancaire, grande « agressivité » d’autres religions… donc on se précipite, par peur dans des croyances et de s commentaires rétrogrades. De plus, où sont les documents, quelles sont les sources de Lorànt Deutsch ? Il semble être typiquement l’autodidacte rêveur d’Histoire (je suis un autodidacte…)… Il est un acteur, c’est son métier, il « fait » de l’Histoire en amateur, il en a le droit. Mais que Paris l’engage à aller dans les écoles pour ceci, c’est choquant. Qu’il parle de son métier, OK, mais pas sa « Bonne Parole » … Lire les ouvrages des autres et les notices ne suffit pas à lui donner de l’autorité sur le sujet…
Un proverbe chinois « J’ai entendu dire que seul un peintre ressentant les joies et les émotions d’un saumon remontant le cours d’un fleuve a le droit de peindre un saumon, sinon…qu’il le laisse tranquille !
JE NE ME PERDRAI PAS DANS LES EXPLICATIONS, LES VÉRITÉS ET CONTRE-VÉRITÉS SUR LA RÉVOLUTION COMME LE FONT SI BIEN LES SURDOUÉS INTELLECTUELS (DE PAR LEUR PROSE ET LEUR CONNAISSANCE DE L’HISTOIRE, CECI N’EST PAS UNE CRITIQUE NÉGATIVE) CI DESSUS. ON PARLE DE LA LÉGITIMITÉ
QU’AURAIT MR LORANT DEUTSCH À « ENSEIGNER »
L’HISTOIRE. MAIS OÙ EST CE QU’ON VA..?!? SOUS
COUVERT QUE SA BD AURAIT DU SUCCÈS ON LE
CONSIDÉRERAIT COMME PROFESSEUR
D’HISTOIRE..?!? SANS RENTRER DANS UN DÉBAT FDG
ETC (CHACUN A SES CONVICTIONS POLITIQUES QUI
RESTENT DE L’ORDRE DU PRIVÉ, C’EST COMME LA
RELIGION EN FAIT..), VOUS TROUVEZ NORMAL QUE
SOIT INTRONISÉÀ CE MEC UN POSTE LÉGITIME
D’HISTORIEN ? CE MEC EST UN ACTEUR, QUELQU’UN
DU SPECTACLE, QU’IL INTERVIENNE SUR SA VIE
D’ARTISTE OU SES CAPACITÉS À RACONTER DES
HISTOIRES..!!! SI DEMAIN UN SYNDICALISTE ÉCRIT
UNE BD AVEC SA PROPRE VISION DE L’HISTOIRE ET
QUE CELLE CI CONNAÎT UN FRANC SUCCÈS, VOUS
TROUVERIEZ NORMAL QU’IL INTERVIENNE DANS LES
ÉCOLES, EXPOSANT SA VISION DE L’HISTOIRE ? CE
SERAIT N’IMPORTE QUOI..!!! VOUS ÊTES DE SA
FAMILLE OU TROUVEZ VOUS TOUT ÇA
OBJECTIVEMENT BIEN..?!?
Nous avons le même avis, qui ne remet pas en cause la passion qu’a Lorànt Deutsch… mais qu’il la cultive dans des livres, passe encore, si on ne les vend pas comme des livres d’Histoire… mais comme des livres d’histoires, ce qui n’est pas la même chose !